https://www.cen-neurologie.fr/second-cycle/troubles-du-sommeil-de-lenfant-et-de-ladulte
| Définitions | - Difficulté à s'endormir (anormal de mettre > 30 minutes à s'endormir 🚩) ou Éveils nocturnes nombreux ou Réveil matinal précoce
- Répercussions diurnes associées : somnolence, attention-mémoire-humeur-comportement, difficultés à bien fonctionner au travail, en famille ou en société |
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| NON | Attention, diagnostic d'insomnie correspond à une plainte subjective, pas à un chiffre objectif de durée ou de latence de sommeil ❌ |
| Aiguë
| Insomnie aiguë (ou transitoire, ou d'ajustement) si elle dure depuis < 3 mois, avec Facteur déclenchant identifié
- Circonstance où il est normal de voir son sommeil perturbé pendant quelques jours (stress, deuil, séparation, douleur ...)
- Enjeu : insomnie aiguë se pérennise dans 1/3 des cas, sous la forme soit d'un mauvais sommeil (20%), soit d'une insomnie chronique (10% |
| Chronique | Insomnie chronique (ou « trouble insomnie ») si ces troubles surviennent ≥ 3x/semaine depuis ≥ 3 mois :
- Risque : insomnie chronique associée à un temps objectif de sommeil < 6h expose à un risque accru de morbi-mortalité cardiovasculaire et de diabète
- Majorité des insomniaques dorment réellement > 6h |
| Diagnostic différentiel | - Retard de phase du rythme circadien (sujet couche-tard) : qui peut être confondu avec une insomnie d'endormissement
- Court dormeur : un variant de la normale caractérisé par un sommeil de < 6h, sans aucune conséquence diurne |
| Explorations | - Agenda du sommeil sur 15 jours : met souvent en évidence des écarts entre l'appréciation globale du patient sur ses troubles de sommeil et leur réalité
- Enregistrement actimétrique : pour objectiver les données (subjectives) de l'interrogatoire ou de l'agenda de sommeil
- Polysomnographie n’est jamais nécessaire au diagnostic, seulement pour objectiver la plainte ou chercher des comorbidités |
- Cours
- Focus : Insomnie chronique
Prise en charge de l’insomnie
| Mesures générales | - Traitement des comorbidités (traitement le plus important) : trouble psychiatrique, syndrome des jambes sans repos, douleurs chroniques ...
- Règles d’hygiène du sommeil |
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| Traitement non médicameuteux | Thérapies cognitivo-comportementales (TCC = traitement de choix de l’insomnie chronique), individuelle ou en groupe :
→ plusieurs composantes : Éducative, Comportementale, Cognitive, Techniques de relaxation |
| Traitement médicamenteux | Hypnotiques ne sont indiqués que si insomnie aiguë consécutif à un facteur de stress, toujours en association avec les règles d’hygiènes du sommeil et les mesures comportementales, prescrits pour une durée limitée à 4 semaines avec anticipations de l’arrêt du traitement :
- BDZ hypnotique : pour une durée limitée (28 jours) dans les insomnies aiguës sévères
- Antihistaminiques : intéressant pour diminuer l'hyperéveil dans l'insomnie, mais sédation diurne liée à leur longue demi-vie (inconvénient)
- Mélatonine (≠ hypnotique) : LI (insomnie d’endormissement) ou LP (insomnie de maintien, insomnie du sujet âgé)
- Antidépresseurs sédatifs (miansérine, amitriptyline,paroxétine) apportent à petite dose un réel bénéfice à plus long terme dans l'insomnie chronique (surtout si trouble du maintien) : dans un contexte de trouble de l'humeur ou anxieux, le dosage normal doit être utilisé |
- Thérapies cognitivo-comportementales de l’insomnie
- Benzodiazépines hypnotiques
Focus : Spécificités de l’insomnie de l’enfant
| Causes éducationnelles ++ | - Enfants, Adolescents : usage d'écrans (jeux, internet, téléphone, films), souvent en lien avec un retard de phase
- Petit enfant (< 3 ans), le trouble est lié le plus souvent à un conditionnement anormal à l’endormissement :
→ Mauvaises habitudes (prise alimentaire nocturne [biberon], bercement, lit des parents...)
→ Présence parentale lors de l'endormissement (l'enfant n'a pas pu apprendre à se séparer et à s'endormir seul dans son lit) |
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| Causes psychologiques | - Nourrisson : insomnie peut réveler des difficultés relationnelles de l'enfant avec son entourage, ou de déficits éducatifs
- Insomnie peut être le signe précoce d'un trouble envahissant du développement ou d'un retard mental (insomnies calmes)
- À partir de la 2ème année de vie : insomnie peut être en rapport avec une angoisse de séparation avec ses parents
- Insomnie peut être révélatrice d'abus ou de harcèlement scolaire
- Dépression |
| Causes organiques | - ORL : otites, apnée du sommeil
- Pneumologiques : asthme nocturne
- Digestives : RGO, allergie aux protéines de lait de vache, coliques du nourrisson, erreurs alimentaires
- Diabète (énurésie secondaire)
- Maladie neurologique (rarement) |
| Prise en charge | Traitement de l'insomnie de l'enfant/adolescent doit être étiologique :
- Thérapie comportementale et éducationnelle en 1ère intention
- Psychothérapie parents-enfant : proposée si dysfonctionnement familial ou encore des difficultés relationnelles sont suspectés
- Traitements médicamenteux doivent être évités ❌ |
- Prévalence élevée
- Éléments à rechercher devant une insomnie chronique