https://www.cen-neurologie.fr/second-cycle/radiculalgies-et-syndromes-canalaires-neuropathies-peripheriques-polyradiculonevrite-aigue-inflammatoire-syndrome-de-guillain-barre

https://www.lecofer.org/item-cours-1-4-0.php

Focus : aspect scannographie d’un disque intervertébral et des hernies discales 🎯

<aside> 📌 Il y 2 questions essentielles :

Y a-t-il des signes de gravité nécessitant un avis chirurgical en urgence et donc une PEC hospitalière en milieu médicochirurgical ?
Est-ce bien une lomboradiculalgie commune ou y a-t-il des éléments atypiques faisant évoquer une lomboradiculalgie symptomatique ? </aside>

Démarche diagnostique face à une lomboradiculalgie

Lomboradiculalgie	Douleur partant de la région lombaire ou lombofessière et irradiant au membre inférieur (voire aux 2) selon une topographie métamérique, en rapport avec : atteinte du nerf crural (racines L3 ou L4) ou du nerf sciatique (racines L5 ou S1)
Radiculalgie	Radiculalgie décrite le plus souvent comme une décharge électrique qui nait du rachis et irradie sur le dermatome de la racine concernée, qui peut s'associer en général plus tardivement à une douleur neuropathique (si score DN4 ≥ 4/10), peut être réveillée par :

Signe de Lasègue, Lasègue croisé parfois : déclenche la douleur radiculaire L4, L5 ou S1 (et non pas lombaire) → origine discale (Décubitus dorsal + Élévation du membre inférieur en extension, ou Élévation du membre controlatéral à la douleur si Lasègue inversé)
Signes de Léri ou « Lasègue inversé » : réveille une cruralgie (L3, L4) → origine discale (Décubitus ventral + Flexion du genou à 90° + Extension de la cuisse sur le bassin) | | Syndrome neurogène périphérique | - Atteinte motrice : flexion de hanche (L3), quadriceps (L3,L4) marche sur talons (L4, L5), marche sur les pointes (S1), amyotrophie rapide (noter qu'une lombosciatique n'engendre généralement pas de boiterie ❌ )
Atteinte sensitive : même si l’atteinte sensitive ne fait pas partie des éléments de gravité d’une lombosciatique
Abolition ou la diminution des ROT : réflexe patellaire (mais ne distingue pas une atteinte L4 ou L3 ⚠️), calcanéens (S1)
Troubles vasomoteurs et trophiques : cyanose, peau sèche, œdème | | Orientation étiologique | - Attitude antalgique : inflexion latérale irréductible du fait d'une contracture lombaire, évocatrice d'une hernie discale
Signe de la sonnette (douleur radiculaire aggravée par l'appui en paravertébral) : évoque une origine discale - Reproduction des douleurs en extension/rotation du rachis (atteinte articulaire postérieure, rétrecissement canalaire) | | Signes de gravité 🔥 | Nécessitant une prise en charge chirurgicale en urgence :
Radiculalgie associée à une compression médullaire (syndrome sous-lésionnel associé)
Syndrome de la queue de cheval (douleurs pluriradiculaires, troubles génito-sphinctériens, anesthésie en selle au pic-touche)
Sciatique paralysante (déficit moteur avec MRC ≤ 3 ⭐️, la douleur disparait dans une radiculopathie paralysante)
Radiculalgie hyperalgique (= douleur insupportable malgré des antalgiques de palier 3 OMS) | | Indications des examens complémentaires | - Lombosciatique commune typique, en l’absence de drapeaux rouges : aucun examen complémentaire avant traitement
Suspicion de lombosciatique symptomatique : imagerie du rachis + recherche d'un syndrome inflammatoire
Lombosciatique grave : PEC urgence en milieu médicochirurgical, avec imagerie en coupe en urgence (TDM ou IRM)
Persistance des symptômes malgré un traitement médical bien conduit au-delà de > 6 semaines et/ou déficit neurologique franc
Si acte invasif envisagé (infiltration, chirurgie) : imagerie du rachis (IRM, si non : TDM) + bilan biologique avec hémostase | | Cas général | En dehors des situations d'urgence, on ne fait aucun examen avant 6-8 semaines d'évolution ⭐️ → en raison de la fréquence des lombalgies et des radiculopathies (en particulier aux membres inférieurs) | | Quels examens ? | - IRM médullaire (en 1ère intention) : T1 + T2, axiales et sagittales (± injectée si suspicion de tumeur ou infection)
TDM rachidien : alternative à l’IRM en cas de contre-indication, ou en complément pour analyser le cadre osseux
Radiographie standard (non obligatoire)
ENMG (précise le niveau radiculaire, et utile en cas de doute avec une plexopathie ou mononeuropathie) | | Non | Saccoradiculographie (opacification du LCR par l'injection d'un PDC par PL) n'est plus recommandé |
Éléments d'orientation pour identifier le mécanisme pathogénique d’une lombosciatique ⭐️
Images
Diagnostic différentiels des lombocruralgies (L3,L4)

Prise en charge des lomboradiculalgies

Orientation	En dehors des lombosciatiques graves, la prise en charge peut se faire en ambulatoire
Kinésithérapie	Kinésithérapie à visée antalgique peut être utile ✅, mais la kinésithérapie « active » n'est pas utile ❌
Proposée qu'après régression de la douleur radiculaire, son intérêt est majeur dans la prévention des récidives, elle comprend :

Renforcement musculaire des muscles érecteurs du rachis (abdominaux et dorsaux)
Travail proprioceptif en délordose et autoagrandissement afin d'améliorer le positionnement rachidien
Apprentissage d'exercices d'autorééducation que le patient poursuivra à son domicile (application comme Activ'Dos peut également être utilisée pour guider le patient dans sa rééducation) | | 1ère ligne | Traitement symptomatique :
Traitements antalgiques oraux : palier I ou II, AINS, voire décontracturants musculaires pendant 2 à 4 semaines
Repos au lit n'est pas un traitement de la lombosciatique commune ❌, cependant adaptation des activités en fonction de la douleur est nécessaire (mais le repos doit être minimal : pas d’argument en faveur d’un repos au lit prolongé)
Mesures physiques peuvent être associées : apposition de chaleur ou la prescription d'une ceinture ****lombaire (lombostat) | | Exploration | IRM lombaire indiquée :
Si persistance des symptômes malgré un traitement médical bien conduit ≥ 6-8 semaines
Si un acte invasif est envisagé (infiltration, chirurgie), accompagné dans ce dernier cas d’un bilan d’hémostase | | 2nd ligne | Infiltrations épidurales (injection de dérivés cortisoniques dans l'espace épidural) si échec du traitement symptomatique
Plusieurs voies d'injection sont possibles (interépineuses, interlamaires, hiatus sacrococcygien)
Réalisables sans ou avec contrôle scopique ou échographique | | 3ème ligne | Intervention chirurgicale proposée si échec de ce traitement :
Objectifs : résoudre le conflit discoradiculaire, avec amélioration de la radiculalgie (mais un risque de douleur lombaire résiduelle)
Exérèse de la hernie et curetage discal sous anesthésie générale
Laminectomie étendue : en cas de sténose canalaire
Décompression foraminale, voire stabilisation par arthrodèse et ostéosynthèse : en cas de spondylolisthésis | | Aspects socio-professionnels | - Adaptations du poste de travail peuvent être nécessaires pour faciliter la reprise lorsqu'un arrêt de travail a été prescrit (cela peut être facilité par les services de santé au travail qui peuvent accompagner le retour d'un salarié à son poste de travail)
Lombosciatiques L5 ou S1 peuvent être prises en charge aux termes d'une maladie professionnelle dans certains cas (attention, la lombalgie sans radiculalgie n’est pas considérée comme une maladie professionnelle indemnisable) | | Non | - Pas de corticoïdes systémiques ❌
Aucune recommandation pour : manipulations rachidiennes, acupuncture, mésothérapie, balnéothérapie, homéopathie |